Georges Bizet & Maria Callas & Georges Prêtre: Non! tu ne ma'aimes pas! - Enfin, c'est toi! - Tout doux, Monsieur, tout doux | Song-Factsheet

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Song «Non! tu ne ma'aimes pas! - Enfin, c'est toi! - Tout doux, Monsieur, tout doux» von Georges Bizet & Maria Callas & Georges Prêtre.

Fakten

Veröffentlichungsdaten: 1964 (Album) 1875 (Werk)
Label: La Voix de son Maître AN 140-142
Songwriter Georges Bizet & Ludovic Halévy & Henri Meilhac
Produktion: Michel Glotz
Genre: Akademica - Oper

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Personen und Querverweise


Georges Bizet
Maria Callas
Georges Prêtre
Georges Bizet
Ludovic Halévy
Henri Meilhac
Michel Glotz

Lyrics

CARMEN Enfin c'est toi ! JOSÉ Carmen ! CARMEN Et tu sors de prison ? JOSÉ J'y suis resté deux mois. CARMEN Tu t'en plains ? JOSÉ Ma foi, non ! Et si c'était pour toi, j'y voudrais être encore. CARMEN Tu m'aimes donc ? JOSÉ Moi, je t'adore ! CARMEN Vos officiers sont venus tout à l'heure, ils nous ont fait danser. JOSÉ Comment, toi ? CARMEN Que je meure si tu n'es pas jaloux ! JOSÉ Eh oui, je suis jaloux ! N° 16 Duo CARMEN Tout doux, Monsieur, tout doux. Je vais danser en votre honneur, et vous verrez, seigneur, comment je sais moi-même accompagner ma danse ! Mettez-vous là, Don José, je commence ! (Elle fait asseoir Don José dans un coin du théâtre. Petite danse, Carmen, du bout des lèvres, fredonne un air qu'elle accompagne avec ses castagnettes. Don José la dévore des yeux. On entend au loin des clairons qui sonnent la retraite. Don José prête l'oreille. Il s'approche de Carmen, et l'oblige à arrêter.) JOSÉ Attends un peu, Carmen, rien qu'un moment, arrête ! CARMEN Et pourquoi, s'il te plaît ? JOSÉ Il me semble, là-bas... oui, ce sont nos clairons qui sonnent la retraite ! Ne les entends-tu pas ? CARMEN Bravo ! Bravo ! J'avais beau faire ; il est mélancolique de danser sans orchestre. Et vive la musique qui nous tombe du ciel ! (Elle reprend sa chanson. La retraite approche, passe sous les fenêtres de l'auberge, puis s'éloigne.) JOSÉ Tu ne m'as pas compris, Carmen, c'est la retraite ; il faut que moi, je rentre au quartier pour l'appel. CARMEN Au quartier ! pour l'appel ! Ah ! j'étais vraiment trop bête ! Je me mettais en quatre et je faisais des frais, oui, je faisais des frais pour amuser monsieur ! Je chantais ! Je dansais ! Je crois, Dieu me pardonne, qu'un peu plus, je l'aimais ! Taratata ! C'est le clairon qui sonne ! Taratata ! Il part ! il est parti ! Va-t'en donc, canari ! (avec fureur lui envoyant son shako à la volée) Tiens ; prends ton shako, ton sabre, ta giberne ; et va-t'en, mon garçon, va-t'en ! Retourne à ta caserne ! JOSÉ C'est mal à toi, Carmen, de te moquer de moi ! Je souffre de partir, car jamais femme, jamais femme avant toi, aussi profondément n'avait troublé mon âme ! CARMEN « Taratata, mon Dieu ! c'est la retraite ! Taratata, je vais être en retard ! » Il court, il perd la tête, et voilà son amour ! JOSÉ Ainsi, tu ne crois pas à mon amour ? CARMEN Mais non ! JOSÉ Eh bien ! tu m'entendras ! CARMEN Je ne veux rien entendre ! JOSÉ Tu m'entendras ! CARMEN Tu vas te faire attendre ! JOSÉ Tu m'entendras ! Carmen ! CARMEN Non ! non ! non ! non ! JOSÉ Oui, tu m'entendras ! Je le veux ! Carmen, tu m'entendras ! (Il va chercher sous sa veste d'uniforme la fleur de cassie que Carmen lui a jetée au premier acte.) La fleur que tu m'avais jetée, dans ma prison m'était restée. Flétrie et sèche, cette fleur gardait toujours sa douce odeur ; et pendant des heures entières, sur mes yeux, fermant mes paupières, de cette odeur je m'enivrais et dans la nuit je te voyais ! Je me prenais à te maudire, à te détester, à me dire : pourquoi faut-il que le destin l'ait mise là sur mon chemin ? Puis je m'accusais de blasphème, et je ne sentais en moi-même, je ne sentais qu'un seul désir, un seul désir, un seul espoir : te revoir, ô Carmen, oui, te revoir ! Car tu n'avais eu qu'à paraître, qu'à jeter un regard sur moi, pour t'emparer de tout mon être, ô ma Carmen ! et j'étais une chose à toi ! Carmen, je t'aime ! CARMEN Non, tu ne m'aimes pas ! JOSÉ Que dis-tu ? CARMEN Non, tu ne m'aimes pas, non ! Car si tu m'aimais, là-bas, là-bas, tu me suivrais. JOSÉ Carmen ! CARMEN Oui ! - Là-bas, là-bas, dans la montagne, là-bas, là-bas, tu me suivrais. Sur ton cheval tu me prendrais, et comme un brave à travers la campagne, en croupe, tu m'emporterais ! Là-bas, là-bas dans la montagne ! JOSÉ Carmen ! CARMEN Là-bas, là-bas, tu me suivrais, si tu m'aimais ! Tu n'y dépendrais de personne ; point d'officier à qui tu doives obéir et point de retraite qui sonne pour dire à l'amoureux qu'il est temps de partir ! Le ciel ouvert, la vie errante, pour pays l'univers ; et pour loi sa volonté, et surtout la chose enivrante : la liberté ! la liberté ! JOSÉ Mon Dieu ! CARMEN Là-bas, là-bas dans la montagne, etc. JOSÉ Ah! Carmen, hélas ! tais-toi ! pitié ! CARMEN Oui, n'est-ce pas, là-bas, là-bas, tu me suivras, tu m'aimes et tu me suivras ! Là-bas, là-bas, emporte-moi ! JOSÉ Ah ! tais-toi, tais-toi ! Non ! Je ne veux plus t'écouter ! Quitter mon drapeau...déserter... c'est la honte, c'est l'infamie ! Je n'en veux pas ! CARMEN Eh bien, pars ! JOSÉ Carmen, je t'en prie ! CARMEN Non ! je ne t'aime plus ! JOSÉ Écoute ! CARMEN Va ! je te hais ! Adieu ! mais adieu pour jamais ! JOSÉ Eh bien, soit - adieu, adieu pour jamais ! CARMEN Va-t'en ! JOSÉ Carmen ! adieu ! adieu pour jamais ! CARMEN Adieu ! (Don José va en courant jusqu'à la porte ; au moment où il y arrive, on frappe.)